La loi d’orientation des mobilités est en cours d’examen à l’assemblée nationale. Il y a quelques jours, un groupe de députés LREM a déposé un amendement visant à rendre obligatoire le port du gilet jaune et du casque pour tous les usagers autres qu’automobilistes et piétons.

L’amendement stipule : « En circulation, tout conducteur ou passager d’un vélo, d’une trottinette, d’un gyropode, d’une motocyclette, d’un tricycle à moteur, d’un quadricycle à moteur, ou d’un cyclomoteur doit porter un gilet de haute visibilité et être coiffé d’un casque de type homologué. Ce casque doit être attaché. »

« Le fait, pour tout conducteur de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe. » C’est-à-dire une amende de 135 euros.

La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), historiquement opposée au port du gilet jaune pour les motards, a entamé une action pour empêcher une fois de plus l’adoption de cette obligation. La FFMC rappelle que les motos doivent déjà rouler avec les feux allumés de jour comme de nuit, et que dans ces conditions le port du gilet n’a jamais démontré son efficacité.

Le CODEVER soutient pleinement cette position. Nous ajoutons qu’il en est de même pour les quads (et les tricycles à moteur…)

Nous invitons par conséquent les motocyclistes et les quadeurs qui partagent notre point de vue à écrire au plus vite à leurs députés pour leur faire savoir leur hostilité à cet amendement.

Pour trouver votre député : http://www2.assemblee-nationale.fr/qui

Quid des vélos, des trottinettes et des gyropodes ?

Le port du gilet jaune ne présente selon nous aucun intérêt en conduite diurne. En conduite nocturne en revanche, il devient indispensable dès lors que le véhicule utilisé est dépourvu d’éclairage.

L’obligation du port du casque mérite réflexion. Intéressons-nous d’abord au cas des vélos.

Une étude de l’Institut français des sciences et technologies, des transports, de l’aménagement et des réseaux conclut que « le casque réduit de 70 % le risque de blessures sérieuses à la tête, de 31 % celui de blessure mineure et de 28 % le risque de blessure au visage ». La même étude montre néanmoins que seuls 16,9 % des cyclistes blessés l’ont été à la tête, ce qui amène à relativiser le risque.

D’autre part, selon plusieurs études, l’obligation de port du casque n’a pas apporté les résultats escomptés dans les pays qui l’ont adoptée. Elle a même induit une baisse de la pratique du vélo… qui entraine à son tour des problèmes de santé publique. Une étude de l’Observatoire Régional de Santé Ile-de-France conclut par exemple que les bénéfices en termes de mortalité d’une augmentation de la pratique du vélo en Île-de-France seraient 20 fois plus élevés que les risques.

Tout ceci amène plusieurs associations de cyclistes à réclamer de laisser le libre choix au cycliste. Il faut alors espérer que chacun soit à même d’estimer la dangerosité de sa pratique : une balade tranquille sur un chemin désert, une descente à fond sur un monotrace de montagne, un trajet au milieu des bouchons à Paris ou un autre sur une départementale fréquentée en milieu rural ne génèrent pas la même prise de risque !

Nous préférons donc nous aussi que le choix soit laissé au cycliste et aux adeptes des autres engins non motorisés comme les trottinettes.

En revanche, il nous semble que les vitesses atteintes de nos jours par les gyropodes et les trottinettes électriques imposent un renforcement de la protection de l’usager, par le port du casque, notamment pour la pratique en tout-terrain.

Là aussi, nous invitons les usagers de ces « engins de déplacement personnel » qui partagent notre point de vue à contacter au plus vite leur député.